HIBERNATION

Notre ami hiberne de octobre à avril en général mais avec des courtes périodes de réveil. Sa température corporelle avoisine alors les 5° au lieu de 35°, elle peut même chuter aux environs de 1° (c’est assez exceptionnel), dans ce cas l’animal se réveille pour ne pas geler. Les battements du cœur de 150 passent à 15 battements par minute. La respiration se ralentit jusqu’à 5 mouvements respiratoires par minute. Tout son métabolisme est alors en léthargie.

Il est crucial que notre ami se réveille environ une fois par semaine pour éliminer l’acidose qui s’accumule dans son organisme pendant les phases d’hypothermie.

Dès les premières gelées, le hérisson emmagasine de nombreuses feuilles mortes qu’il empile patiemment pour en faire un petit tas, il creuse un tunnel pour accéder au fond du nid, la température y est relativement constante et avoisine les 4°, le nid peut être consolidé avec des ronces.

Les facteurs externes déclenchant de l’hibernation sont la chute des températures, inférieures à 10° ainsi que la raréfaction de l’alimentation et la diminution des rayonnements ultraviolets.

Les facteurs internes seraient l’augmentation du taux d’insuline qui déclencherait l’hibernation. La glycémie diminue de moitié à l’entrée de l’hibernation puis elle est de nouveau divisée par deux pendant le sommeil et reste constante pour n’augmenter qu’au réveil.
L’hypophyse incite le pancréas à déverser plus d’insuline, la quantité de sucre sanguin toujours prête à intervenir en temps qu’approvisionnement musculaire diminue. La mélatonine serait un facteur important de régulation des cycles endocriniens, il y a une augmentation de la synthèse durant l’hiver. Du fait que le sang circule beaucoup plus lentement, il peut alors se former des caillots, c’est pourquoi, durant le sommeil hivernal le sang est modifié il y a lors la production d’héparine (substance qui retarde la coagulation du sang) Tandis que l’insuline agit comme hormone dormante, l’autre hormone l’adrénaline sécrétée dans la moelle de la capsule surrénale, joue un rôle important en tant qu’hormone éveillante. Elle veille à ce que l’amidon emmagasiné se retransforme en sucre et prépare ainsi l’énergie nécessaire au réchauffement du corps. Il faut environ 4 heures à un hérisson pour sortir de l’hibernation.

Le hérisson possède deux sortes de graisses. La principale source d’énergie est constituée de masses graisseuses accumulées sous la peau. La graisse blanche représente un tiers du poids de l’animal en début d’hiver, au réveil il aura perdu une grosse partie de sa masse graisseuse. La graisse brune située autour des épaules du hérisson est surtout sollicitée lors des réveils, elle sert d’énergie de secours qui permet à l’animal de remonter sa température corporelle en 4 heures environ Il est bien évident qu’un hérisson dont le poids est inférieur à 600gr en début d’hiver ne survivra pas à l’hibernation sans une intervention humaine.

Le nid d’hiver mesure environ 60 cm de diamètre avec une épaisseur de 15 cm en moyenne, il est composé de feuilles sèches placées savamment les unes sur les autres puis tassées afin d’être étanches. Cet habitacle est relativement bien isolé car quand la température extérieure descend à -10 en dessous de 0 la température intérieure du nid reste constante entre +5° et +1°. Au sortir de l’hibernation notre ami aura perdu 30% de son poids.

Il arrive que des animaux réfugiés dans des maisons se mettent spontanément en hibernation (même à 20°) c’est assez impressionnant car ils sont froids et en boule. La première fois que c’est arrivé au Sanctuaire nous avons paniqué un peu, nous avons réchauffé l’animal qui s’est réveillé tranquillement quelques heures après. La conduite à tenir dans ces cas là, c’est le laisser tranquille et mettre à sa disposition de la nourriture et de l’eau pour quand il se réveillera (son sommeil peut durer une dizaine de jours mais c’est assez rare à l’intérieur).



mon adresse email